Culpabilité maternelle : comment mieux la vivre ?

La culpabilité maternelle est un sentiment émotionnel ressenti par de nombreuses mères. Il est souvent lié à la perception de ne pas être à la hauteur des attentes sociétales, familiales, ou personnelles en matière de maternité.

1. Pourquoi la culpabilité maternelle est-elle si présente dans nos sociétés occidentales ?

Eh bien, parce qu’aujourd’hui, les femmes sont à la fois des « femmes d’intérieur » et à la fois des « femmes d’extérieur » ! Nous avons alors comme le sentiment d’être « attendues au tournant » et ce, dans toutes les sphères de la vie. Comme s’il fallait être parfaite aussi bien en tant que mère tout en réussissant également dans les autres domaines : en tant que femme, épouse, salariée ou entrepreneure, et parfois même en tant qu’amie, fille, ou sœur. C’est le syndrome de la « wonder-woman » : être partout (et parfois, nulle part à la fois !). Nous subissons effectivement une vraie pression sociale où l’on nous demande d’être performante à la fois à la maison, à la fois au travail et à la fois socialement !

2. Comment cette culpabilité maternelle est-elle exacerbée ?

La culpabilité maternelle est souvent exacerbée par les pressions extérieures, comme les normes sociales et les représentations idéalisées de la mère parfaite véhiculées par les médias, la société et bien évidemment les réseaux sociaux.

Elle peut aussi être alimentée par des comparaisons avec d’autres mères ou par des jugements, implicites ou explicites, provenant de l’entourage ou autres.

De plus, si de notre côté on a eu, par exemple, une enfance difficile, on peut aussi se mettre soi-même la pression pour faire mieux que nos parents, ou même complètement à l’inverse, ne s’autorisant aucun « dérapage ».

Pourtant, il n’est pas aisé lorsque l’on a vécu une enfance difficile avec des violences éducatives (physiques et/ou morales) de ne pas reproduire les mêmes schémas. La culpabilité maternelle est particulièrement présente dans la parentalité dite bienveillante.

3. Comment cette culpabilité maternelle se manifeste-elle ?

Ce sentiment peut se manifester sous différentes formes, telles que la culpabilité de ne pas passer suffisamment de temps avec ses enfants, de ne pas être assez patiente ou aimante, ou de ne pas parvenir à équilibrer les responsabilités professionnelles et familiales. Elle peut aussi se manifester quand on ne réussit pas à atteindre un idéal d’éducation de nos enfants.

Il est important de noter que la culpabilité maternelle peut avoir des impacts négatifs sur le bien-être mental et émotionnel des mères. Il est alors essentiel de le reconnaître et d’adresser ses sentiments à une personne de confiance pour maintenir un équilibre de vie le plus sain possible.

Enfin, ressentir une culpabilité à outrance est source de stress, et peut mener à l’épuisement. C’est un des facteurs qui peut conduire au burn-out parental : je vous invite à lire l’article sur le sujet.

4. Qu’est-ce que la culpabilité maternelle a à nous dire ?

Se dévaloriser à l’excès, et tout remettre systématiquement en cause, est aussi un signe d’un manque de valeur que l’on s’accorde. On peut soi-même avoir été systématiquement critiquée, jugée dans nos façons d’être ou de faire et manquer de confiance dans nos propres agissements.

La culpabilité se matérialise souvent sous forme de remords, de regrets, et donc de ruminations. Nous vivons alors dans le passé, et nous projetons dans le futur de faire mieux, en se mettant la pression pour réussir. Nous rentrons alors dans une spirale négative de dévalorisation. Il est important de revenir à l’instant présent, d’accepter ce qui a été, et d’être confiant dans ce qui sera.

Parfois, la culpabilité maternelle que l’on ressent, fait écho à notre propre histoire personnelle. Au final, ce que nous ressentons n’est pas forcément lié à ce qui se joue aujourd’hui mais plutôt avec l’enfant que nous avons été et qui souffre à travers l’adulte que nous sommes devenue aujourd’hui. Dans ce cas-là, il est intéressant d’entamer un travail de guérison pour ne pas projeter sur ses propres enfants, les blessures qui nous appartiennent. Pour aller plus loin, je vous invite à lire mon article sur : prendre soin de son développement personnel en tant que parent.

5. Mais en quoi ressentir de la culpabilité peut ne pas être si néfaste ?!

On peut aussi reconnaître les effets positifs de la culpabilité : en effet se sentir coupable est une façon de se remettre en question, et de se dire qu’on pourrait différemment. C’est aussi le signe que nous ne sommes pas 100 % alignées avec les valeurs que nous avons envie d’incarner.

En effet, c’est avant tout une émotion qui naît de l’écart existant entre ce que l’on veut être idéalement et les actions que l’on fait réellement.

La prendre en compte et voir ses « erreurs » comme des expériences permet de modifier nos comportements.

6. Comment moins ressentir de culpabilité ?

– Cultiver la bienveillance envers soi-même, reconnaître les défis réels de la maternité, et se détacher des attentes irréalistes sont des moyens de réduire cette culpabilité.

– Accepter l’imperfection et le droit à l’erreur. En parler autour de soi et à ses propres enfants, ne pas hésiter à s’excuser lorsque cela s’avère nécessaire.

– Être en capacité (ou se faire aider si nécessaire) pour réussir à prendre du recul, à dédramatiser et à sortir du cercle vicieux de dévalorisation.

Chercher du soutien et partager son expérience avec d’autres mères.

 

Conclusion : la culpabilité reste une boussole pour agir différemment et prendre en compte ses besoins et ses valeurs.

 

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